Insécurité et Insalubrité, de grands défis à relever en Haïti

L’insécurité en Haïti atteint son paroxysme, les bandes armées gagnent du terrain chaque jour et les autorités semblent dépasser par les événements. Ils sont dans l’incapacité de donner une réponse proportionnelle à ces malfrats qui sèment le deuil dans les familles haïtiennes. Tous les secteurs de la vie nationale sont touchés par ce fléau d’une manière ou d’une autre. Cette insécurité qui prévaut depuis plusieurs mois dans le pays fait fuir même les plus braves.
Même les membres des forces de l’ordre, sont aussi touchées par l’insécurité. La population haïtienne est livrée à elle même, elle ne sait pas à quel saint se vouer. La Police Nationale d’Haïti est devenue depuis quelques semaines la cible privilégiée des bandits armés.
Une quinzaine de policiers ont été abattus par des bandits armés, sans oublier ceux qui ont fui leurs maisons pour échapper à la colère des gangs armés. La Police Nationale d’Haïti ne cesse de compter des cadavres, le cas d’assassinat des policiers le plus récent est celui survenu à Liancourt, dans le département del’Artibonite, le mercredi 25 janvier 2023, où 7 policiers ont laissé leurs peaux dans des échanges de tirs avec les bandits du gang “Gran Grif”.
Selon le dernier rapport publié le jeudi 26 janvier 2023, par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), depuis l’arrivée de Ariel Henry le 20 juillet 2021, 78 policiers ont été assassinés. L’organe de défense des droits humains impute la responsabilité à ceux qui sont au timon des affaires de l’Etat.
« Le RNDDH souligne que depuis l’ascension au pouvoir du premier ministre de facto Ariel HENRY, les bandits armés, renforcés par son gouvernement, devenus plus arrogants dans leur mode opératoire et élargissant chaque jour un peu plus, leur territoire, s’en prennent régulièrement aux agents de la PNH », lit-on dans ce rapport accablant, 78 agents de l’ordre ont été assassinés par des bandits armés.
« Qu’ils appartiennent à la police administrative ou qu’ils fassent partie des unités spécialisées de la PNH, qu’ils soient simples agents ou hauts responsables, qu’ils soient basés à Port-au-Prince ou dans n’importe quelle autre ville du pays : rien ne concoure à épargner la vie des policiers-ères du pays. Et, ceux et celles qui sont basés dans les différentes communes du département de l’Ouest sont les plus exposés », indique le Réseau National de Défense des Droits Humains.
Les gangs armés ont attaqué plusieurs patrouilles policières ces derniers jours, ces attaques ont coûté la vie à de nombreux agents. Le Premier ministre Ariel Henry a sollicité une intervention militaire étrangère pour aider la Police à faire taire les différentes coalitions criminelles qui s’installent dans les quatre coins du pays. Pas mal de personnes issues des différents secteurs du pays ont été enlevées par ces malfrats et de fortes sommes d’argent ont été réclamées en échange de leur libération.
De montagnes de Détritus
En plus des bandits armés qui violent, enlèvent, tuent, stressent la population, il y a également le phénomène de l’insalubrité qui peut causer d’important dégâts sur notre santé. Les zones les plus insalubres de la zone métropolitaine de Port-au-Prince sont les zones de Portail Léogane, Cinquième avenue, Bicentenaire et Avenue Magloire Ambroise.
Les déchets sont partout, au marché, où les commerçants s’installent tout près des tas d’immondices dégageant une odeur nauséabonde. Dans les rues, les gens obligent de sauter à la marelle, en raison des voies boueuses et remplies de détritus. Certaines rues de la capitale sont devenues un véritable dépotoir. Les citoyens ignorent les risques sanitaires qui sont liés à ce phénomène d’insalubrité.
Le Ministre de l’Environnement M. James CADET, a promis d’adresser la problématique de l’insalubrité à travers le pays, lors de deux journées de travail, les 10 et 11 janvier dernier.
En effet, “le Ministre de l’Environnement M. James CADET a présidé les 10 et 11 janvier 2023, deux journées de travail autour d’une nouvelle stratégie pouvant aider à mieux adresser la problématique de l’insalubrité à travers les grandes villes du pays”, lit-on dans un communiqué du Ministère de l’Environnement.
Plusieurs cadres dont, Mme Sandy FIGARO, Directrice de Cabinet du Ministre de l’Environnement, Paulémon GERMAIN Directeur Général du Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS), Kenton LOUIS, Directeur Général duCentre National des Équipement (CNE), des représentants du Ministère es Travaux Publics, du Ministère de l’intérieur, des Mairies de Pétion-Ville et de Port-au-Prince et des Directeurs Techniques du Ministère de l’Environnement, ont pris part à ces deux journées travail autour du programme de lutte contre I’insalubrité des villes du pays.
“Les discussions ont portées sur des solutions à apporter à court, moyen et long terme au problème de l’insalubrité en Haïti, notamment dans la zone métropolitaine, précise le communiqué.
Le niveau de l’insalubrité a augmenté de manière exponentielle, après le mouvement de pays-lock, c’est ce qu’a déclaré le numéro un du Ministère de l’Environnement. “Pour répondre à ces défis, le Gouvernement entend, à travers le MDE-SNGRS, amplifier les actions visant assainir le pays et établir de bonnes pratiques de gestion des déchets en Haïti.”
“Les résultats de ces deux journées ne seront présentés incessamment au Premier Ministre HENRY pour son approbation finale”, conclut le communiqué .
Le pays d’Haïti fait face actuellement à de nombreux problèmes tels que, insécurité sanitaire, insécurité alimentaire, guerre des gangs armés, la cherté de la vie entre autres. L’État central ne fait rien, en vue d’améliorer la situation des gens dans le pays. Pour échapper à cette misère atroce, l’insécurité qui atteint son paroxysme dans le pays, plus d’un ont décidé de laisser le pays pour dans le cadre du programme dénommé “Programme Biden” et dans d’autres couloirs humanitaires. Si rien n’est fait pour pallier ces problèmes, la situation s’annonce plus grave dans les jours à venir.